Lors de la sortie au cinéma de Dragon Ball Evolution,
les critiques unanimes pour décrire le film comme une grosse bouse
m'avaient découragé d'aller le voir en salle. Grâce à la sortie du
DVD, c'est chose réparée...
Réalisé par James Wong,
ancien scénariste de série télé comme X-Files, et accessoirement connue
comme Monsieur Mes-films-ne-font-qu'une-heure-dix, c'est surement une
des pires adaptation de manga jamais réalisé.
Comme tout les trentenaire, j'ai regardé l'animé Dragon Ball au Club Dorothée, et j'en garde plutôt un bon souvenir. Amusant et dynamique, c'était surtout pas prise de tête et ça passait le temps.
En faire une adaptation en live n'était pas
forcément une mauvaise idée. Lors de la baston finale entre Néo et Mr
Smith dans le troisième Matrix , tout les geeks de la planète ont eu une discrète érection en imaginant un combat similaire entre Goku et Piccolo.
Mais James Wong n'a rien à voir avec les frères Wachowski. Réalisateur d'un sympathique Destination finale (son seul film potable), il a également réalisé un film de baston à super pouvoir avec Jet Lee, The One, ce qui lui a surement valu d'obtenir la réal sur ce Dragon Ball. Le Seul problème, c'est que The One n'avait
pas de scénario (une voix off en début de film le déballait en deux
phrases, et pis c'est tout) et que les scènes d'actions étaient
mollassonnes malgré les qualités martiales de son interprète principal.
En plus le film faisait seulement une heure dix sans le générique, qui
lui faisait une bonne vingtaine de minutes, histoire d'arriver aux une
heure trente traditionnel.
Et bien pour le Dragon Ball, c'est pareil, le film
commence par une voix off, nous expliquant que piccolo un méchant
extraterrestre a tout démolit il y a 2000 ans, et qu'il revient.
Ils n'ont donc respecté que la coupe de cheveux.
Ensuite, le film démarre comme un film de John
Hugues, avec un San Goku ados martyrisé par ses condisciples, dans un
lycée très américain. Mais en secret il est amoureux d'une superbe
jeune fille, prénommée Chichi, qui elle, est amoureuse de lui, mais en
secret.
Dans le manga, Chichi devient la femme de San Goku,
cet élément a donc été gardé, mais les auteurs se sont quand même
sentis obligé de justifier le nom ridicule du personnage. Ce qui donne
un dialogue d'une dizaine de ligne, ce qui sera finalement l'élément du
plot le plus développé du film. En comparaison un élément essentiel
pour l'histoire comme la raison du retour de Piccolo n'est JAMAIS
expliqué.
"Oué, et bien d'abord, t'es qu'un nullard !"
Pour que le lycée américain ou se trouve Goku fasse un peu plus à la
Dragon Ball, le directeur artistique a donc tenté de mettre dans le
cadre des voitures qui ressemblent à celles du manga. Résultat, des
Smarts et des clios partout, l'hallu totale. Le reste de la direction
artistique est du même tonneau, et on ne compte pas les raccords
foireux, la photographie changeant du tout au tout d'un plan à l'autre.
Public américain oblige, les acteurs principaux sont
joué par des blancs. Goku est donc une endive maigrichonne avec une
coupe à la tecktonik. Chichi est elle interprété par une asiatique,
parce que ça on peut ; elles sont bonnes.
C'est parti pour le jeu des 7 erreurs
Le grand père de Goku, (joué par un chinois, les
vieux maitre aussi, on peut), lui a appris à ce battre comme un dieu,
mais lui a ensuite fait promettre de ne jamais se battre. Forcément
les quaterbacks du lycée lui en font voir de toutes les couleurs. Mais
pour ses 18 ans, Goku vas à une fête dans le château de Chichi et fini
par se venger de ces camarades sans pour autant se battre. Il emporte
avec lui une Dragon Ball, que son grand père lui a donné, en lui
expliquant que s'il retrouve les six autres, il pourra réaliser un vœu.
Mais pendant ce temps, Piccolo arrive chez le grand
père de Goku, lui fait remarquer qu'ils se connaissent et le laisse
pour mort. Le méchant est interprété par James Marsters, le génial interprète de Spike dans Buffy The Vampire Slayer. Il est ici complètement inexploité, couvert d'un maquillage ridicule, et n'a qu'une dizaine de lignes de texte.
A son retour Goku le trouve agonisant, le pauvre
grand père n'a que le temps de lui souffler toute les instructions qui
lui permettrons d'arriver jusqu'à la fin du métrage.
En gros : trouve les Dragon Balls, fait un vœux et soit un homme mon fils.
Le lendemain, une jeune femme sexy et armée jusqu'au
dents, Bulma (joué par une européenne, pour les spectateurs qui kiffent
pas les asiatiques), débarque avec un détecteur de Dragon Balls et
décide d'aider Goku.
Elle a une mèche bleu : total respect
Ils partent ensemble à la recherche du maitre du
grand père, le maitre Roshi, (Tortue Géniale dans la VF du manga) mais
ne le trouve pas. C'est quand ils auront abandonné leurs recherches
qu'ils tomberons sur lui par hasard. Roshi est joué par Chow Yun-Fat,
dont la carrière américaine est manifestement à bout de souffle. Il est
la plupart du temps inexistant, et ridicule le reste du temps, une
vraie catastrophe. On en vient à souhaiter qu'il se convertisse au
communisme pour qu'il retourne à Hong-Kong.
Ma carrière est foutue
Ils se rendent tous ensemble dans un lieu secret
pour que Roshi entraine le jeune Goku. Pas de chance, le lieu en
question est utilisé pour un tournois d'arts martiaux, ou ils
croiseront Chichi, qui sinon, n'aurait eu aucune raison de revenir dans
le film.
Ils repartent aussi sec, Roshi apprend donc à Goku à
faire des boules de feu dans la voiture. Là, ils tombent comme des cons
dans un grand trou qu'ils avaient pas vu. En fait un piège tendu par
Yamsha, un voleur. Ils finissent par faire amis-amis avec lui. Yamsha
et Bulma tombent amoureux, par la magie d'un dialogue de deux lignes.
j'aurai pas de carrière
Mais les héros réalisent que demain, il y a une
éclipse et que donc ça sera la fin du monde, et qu'ils n'auront pas le
temps de trouver toute les Dragon Balls. Roshi fabrique donc un piège
pour Piccolo avec l'aide de moines noirs (parce que sinon, il n'y avait
pas de noir dans le film, vous imaginez la panique)
Et là, patatra, Piccolo réussit à se procurer les
sept boules de cristal ! Les héros vont donc se battre avec lui pour
empêcher ça, ils prennent la voiture de Yamsha, qui vole, c'est
vachement pratique, et la baston commence.
Ma carrière est... comme d'hab
Et la catastrophe, l'éclipse commence, transformant
Goku en grand singe super véner et copain avec Piccolo ! Mais grâce aux
conseil de son grand père, il redevient lui même, mais trop tard pour
empêcher la mort de Roshi.
Alors il se bat avec Piccolo, ils font des boules de feu, et celle de Goku est mieux, il gagne.
"Pour faire un avec moi même, il faut que je sois deux"
ceci est un vrai dialogue du film, si si !
Ils font alors un vœu pour faire revenir à la vie le vieux maitre (mais semblent oublier le grand père) et c'est la fin du film.
A ce stade, on regarde sa montre, pour réaliser que le film n'est pas plus long que The One, même si on pouvait avoir l'impression d'avoir regardé la version longue de Titanic.
Je résume : pas de scénario, des bastons nulles, une direction artistique à la ramasse. A oublier, et hop !
Nos héros, avant la blague finale
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